Jacques Bonnaffé, Léon Bonnaffé et Sarah Amrous

Du 27 au 31 janvier 2025 : "Abysses"

Du 27 au 31 janvier : Jacques Bonnaffé et son équipe viennent en résidence chez nous pour la création de la pièce de théâtre "Abysses" (projet de programmation 2026)

Texte de Davide Enia.
Avec Jacques Bonnaffé et Léon Bonnaffé.
Mise en scène Sara Amrous et Jacques Bonnaffé.

Une pièce de théâtre, inspirée d’un livre de Davide Enia, qui retrace plusieurs séjours d'un homme à Lampedusa. Cette île est connue pour être un point d'arrivée pour beaucoup de migrants qui traversent la mer. L'homme est accompagné de son fils. Ils racontent leurs voyages et comparent leur histoire familiale à celle de ces personnes qui fuient leur pays. Des témoignages de sauveteurs, de pêcheurs et d'habitants s'y ajoutent pour montrer la difficulté de la vie des réfugiés et l'impact qu'ils ont sur l'île.

Intention

La pièce est le carnet de plusieurs séjours à Lampedusa, l’île italienne désormais connue pour ses accostages incalculables et son centre de rétention et d'accueil des migrants. La volonté de l'auteur est de nouer sa vie familiale (son père et son oncle), au drame de ces familles échouées. Il incruste un matériau documentaire, composant une rythmique sourde et poignante, l'avis des sauveteurs, celui des pêcheurs et des habitants de l’ile sur ce phénomène soudain, ces destins naufragés qui viennent bouleverser leurs rêves et leur travail.

Lu & interprété par Léon et Jacques Bonnaffé

Abysses est une pièce de David Enia, écrivain Italien dont la réputation s’est faite en France par le mémorable Italie-Brésil 3 à 2, récit d’un match de football au sein d’une famille italienne. Il est par ailleurs auteur de nombreux récits et présente cette pièce comme un carnet bâti à travers plusieurs voyages sur l’ile de Lampedusa. Si le thème central est celui des migrants, leur échouage sur les côtes de la Méditerranée, c’est du désarroi de l’auteur lui-même dont il est question, de ses interrogations sur la forme à donner à ce témoignage, jusqu’à y mêler sa vie propre, son père sicilien, énigme de silence et d’introspection, son oncle adoré qui est progressivement emporté par un cancer. Figures familiales auxquelles s'ajoutent celles des amis sur l’île, qui ont vu leur vie basculer en quelques nuits de détresse, anéantissant d’autres familles venues d’ailleurs. Par effet documentaire, la contribution des sauveteurs et celle des pêcheurs cogne le récit, bourdon régulier, d’égale importance dans l’affect quoique plus distancié. Leur implication est professionnelle, à travers leurs voix c’est le savoir-faire et nos niveaux d’intervention, nos capacités qui sont interrogées : sauver des vies, au-delà des missions humanitaires, dans le sentiment brut d’une règle maritime infranchissable.

J’ai souhaité partager à deux voix ce récit, et le réaliser en famille puisque j’ai demandé à mon fils Léon d’y participer. Il me paraît que le geste de David Enia se rapporte à ce qui nous soude, liens indéfectibles ou épreuves de la vie. On peut aussi défendre et présenter la pièce par ces simples mots : une écriture de plein fouet illustrant la Méditerranée, berceau de l’Europe.

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