Scappare
Cie Hum - Mathilde Bonicel
"Scappare" vient du latin "excappare" et signifie « quitter la chape », s’échapper. Le thème n’est ici qu’un prétexte pour essayer, s’échapper et trouver le fil à tirer.
Léonard Bernstein dirigea l’orchestre de la philharmonique de Vienne en 1983 sur le final de la symphonie en sol n°88 de Haydn avec son visage et principalement ses yeux. Les bras près du corps, il passe très vite d’un sourire complice à un froncement de sourcil accentué pour donner une nuance ou un caractère à l’orchestre.
Le ou la chef∙fe d’orchestre monté∙e sur son estrade, est en représentation totale. Il ou elle transmet le tempo et sa vision de l’oeuvre. En mouvement perpétuel, inspirant, chantant, murmurant, grimaçant, dansant… Son corps entier est, et ne peut s'échapper.
À travers cette figure du chef d’orchestre comme terrain de jeu, j’explore la direction. Le fait de diriger et d’être dirigé. Quels sont les enjeux quand on dirige ? Quand on est dirigé ? Par quoi suis-je dirigée ? Par les sons ? Par un mouvement ? Par ma propre voix ?
Les différents états qu’incarne un∙e chef∙fe d’orchestre m’interpellent. N’est-il pas dépassé, voire transcendé par les vibrations sonores, l’émotion, le groupe, la musique et ainsi dépossédé de sa direction ?
À la manière d’une fugue, toutes sortes de multitudes de corps et de figures apparaissent et s’échappent, fuient. Un corps qui en contient plusieurs. Une solitude face à un groupe et dos à un autre. Conduite par une partition, elle se meut afin de faire se mouvoir les autres.
Souligner l’insolite, la nature mystérieuse et chaotique de l’expérience humaine. Le grand spectacle tragi-comique et absurde que nous donnons (sans le comprendre et le savoir) nous, les humains, avec toutes les horreurs et les beautés que cela implique.
LES ARTISTES
Fraîchement née, HUM a pour vocation d’accompagner la création et la production de pièces chorégraphiques où la voix et le mouvement entretiennent un rapport particulier.
Un HUM, ni oui ni non, onomatopée et racine de Humer et Humour, en anglais, chanter, fredonner, bourdonner, est un son de basse fréquence, persistant dont la source est inconnue. Il est soit d’origine interne à l’auditeur (acouphène, grave, borborygmes) ou externe. Il n’est pas forcément audible pour tous.
Mathilde Bonicel se forme en musique, au violon et en danse au conservatoire, puis intègre la formation supérieure au CCN de Rillieux-la-pape, dirigée par Maguy Marin.
Lors de son parcours elle a rencontré notamment Thomas Lebrun, Loïc Touzé, Régine Chopinot, Diane Broman, Antonia Baehr. Elle poursuit son parcours au sein du cycle de recherches PEPCC, Forum Dança, à Lisbonne, entre autres auprès de Lia Rodrigues, Mark Tompkins, Sofia Dias et Vitor Roriz.
En tant qu’interprète elle a travaillé avec Gianni Joseph et Catherine Bay. Actuellement elle joue dans les pièces "Muyte Maker" et "Glottis" de Flora Détraz et "Lento e Largo" de Jonas&Lander.
En parallèle elle développe un travail vocal et s’est formée au chant lyrique. Elle commence un travail d’accompagnement vocal auprès de la compagnie La Grive de Clémentine Maubon et Bastien Lefèvre pour la pièce "Ferveur" et de la compagnie Uncanny de Cédric Cherdel pour la pièce "Mascarade".
Depuis 2020, elle amorce son propre travail en tant que chorégraphe.
Distribution
Création et interprétation Mathilde Bonicel. Regards extérieurs Flora Détraz et Joachim Maudet. Lumière Arthur Gueydan. Son Colombine Jacquemont. Scénographie Arthur Gueydan et Mathilde Bonicel.
Crédit photo Cie Hum.
Mentions
Coproductions La Manufacture CDCN Bordeaux, L'Avant-Scène Cognac, L'Horizon - La Rochelle, La Métive en cours. Studios CNDC d'Angers, Espaces Pluriels - Pau, A La Motte – La Motte-Aubert, O Espaço do Tempo - Montemor-o-novo (ESP).
Mathilde Bonicel est artiste compagnon à La Manufacture CDCN Bordeaux pour 2022.