"Le grand oui" : comme le cri innocent et généreux de notre enfant intérieur. Comme l’élan vital qui nous met en mouvement. Comme l’envie intacte de jouer, de s’émerveiller, d’aller vers l’autre, l’inconnu.

Une balade libératrice où les corps se réapproprient l’espace urbain. Une invitation à se laisser distraire, faire des détours et ne rien négliger. Surtout pas les petites choses.

PREMIÈRE DE CREATION

Depuis 2015, ussé inné est notre espace privilégié pour questionner sensiblement la place du corps dans l’espace public et y faire l’éloge du pas de côté.

D’abord dans TRACES, en investissant des espaces très singuliers où nous avons récolté les usages et gestes qui y sont induits. Nous leur avons fait rencontrer nos propres imaginaires, jeux ou sensations lors de performances uniques.

Puis, dans DEDANSDEHORS, un laboratoire au long cours où nous avons interrogé les notions d’habitat, d’intime et de commun en immersion sur des territoires.

Enfin, dans BOUM! où en prétextant une fête impromptue dans la rue, nous tentons de libérer les corps pour partager un moment de lâcher-prise et de communion intense entre inconnu.e.s.

Durant ces 7 années de recherches, de créations, de représentations, d’entrainements dans l’espace public, nous avons aussi été témoins de la dévitalisation croissante de la ville. Les politiques d’urbanisation effacent les derniers quartiers multiculturels et dessinent des espaces ultra normés-réglementés où il devient difficile de se rencontrer. L’espace virtuel gagne du terrain sur le réel et avec lui l’espace consumériste. La ville se fait de plus en plus directive, elle laisse moins de place au vivant, à l’aléatoire, à l’irrationnel. Et au milieu, nos corps se retrouvent de plus en plus contraints et isolés. Ils intègrent consciemment ou inconsciemment ces règles et normes, et même parfois les colportent.

Alors on se demande quel espace de liberté restera bientôt pour nos corps dans la ville? Quelles interactions corporelles pourront subsister ? Est-ce que les corps des humains urbains auront toujours besoin de se mouvoir, de (se) toucher, de sentir?

Aujourd’hui, nous ressentons profondément la nécessité de faire exister nos corps au milieu de la ville, de les rendre bien visibles. Des corps qui jouent, qui s’émerveillent, qui secouent les règles, qui s’affranchissent des normes. Des corps qui essaient, qui échouent mais qui, toujours, écoutent leur envies, leurs impulsions. Des corps qui rencontrent, qui touchent d’autres corps, d’autres matières.

On y croit fort à ces corps là, on sait qu’ils sont quelque part en chacun de nous, ce sont les corps que nous avions quand on était enfant. Alors on va partir à leur recherche !

Nous avons trouvé un nom pour cette quête, LE GRAND OUI. Comme l’élan vital qui nous met en mouvement et nous donne envie d’aller vers l’autre . Comme la part d’humanité qui nous habite encore et qu’on ne veut pas abandonner au « progrès ». Comme le cri innocent et généreux de notre enfant intérieur.

Alice Bachy, Emilien Brin, Nora Couderc, Naomi Gross

Coproduction l'Avant-Scène Cognac

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