Incandescences
Cie Madani
Dans le sillage d’Illumination(s) et de F(l)ammes, Incandescences, dernier chapitre de la trilogie Face à leur destin, met en scène des jeunes gens nés de parents ayant vécu l’exil et résidant dans des quartiers populaires. Une nouvelle aventure pour faire entendre la voix d’une jeunesse rarement entendue, amener d’autres corps, d’autres visages, d’autres histoires, poussée par un vent de liberté, de joie et d’espérance.
Une centaine de filles et de garçons ont accepté de rencontrer Ahmed Madani et de lui ouvrir leur cœur. Neuf d’entre eux portent sur la scène les récits trop souvent passés sous silence de vies ordinaires au caractère extraordinaire. Ils n’ont pas froid aux yeux, s’emparent du plateau pour dire ce qui les unit, les sépare, les fragilise, leur donne la force de se tenir debout et d’avancer. Ils s’adressent à nous avec éloquence, fierté, drôlerie, élégance. Un récit universel, joué, dansé, chanté, expression de l’immense joie d’amour qui a engendré notre humanité.
Genèse
Lors de nombreux stages-auditions, j’ai rencontré une centaine de jeunes gens et j’ai recueilli auprès d’eux de belles histoires, puissantes, douloureuses, incroyables qui m’ont arraché autant de larmes que de rires. Elles m’ont fait entrer dans les abysses d’une jeunesse pudique et discrète qui n’a pas pour habitude de se livrer et qui n’utilise les réseaux sociaux que pour montrer la face pimpée de ses profils, la face illusoire, filtrée et trop souvent allégée du fardeau de ses vrais tourments intérieurs.
Puis au cours des répétitions et bien avant de s’unir sur la scène, les neuf protagonistes qui ont relevé le défi d’Incandescences ont appris à se connaître en de longues séances de travail où les frontières entre les sexes s’effritaient, où les récits se complétaient mutuellement, ajoutant de nouvelles péripéties, de nouveaux rebondissements à l’aventure d’un même héros, mi-homme-mi-femme, aux milles visages. L’histoire et les histoires se déployaient sous la forme d’une constellation d’émotions et de sentiments troublants où quiconque pouvait se reconnaître. S’ils ont ouvert leur cœur et accepté de livrer sans fard leurs secrets les plus douloureux, c’est pour nous permettre d’ouvrir en leur compagnie nos propres albums-souvenirs. La parole partagée libère, elle rompt le silence, elle donne la possibilité de passer du « je » au « nous » et d’oser se regarder en face pour mieux s’accepter.
Chaque jour, j’ai plongé avec curiosité et jubilation dans ces vies passionnantes, mais quand venait la nuit je me retrouvais seul face à ma page blanche et incapable de rendre le dixième de ce qui m’avait été offert. L’écriture de cette pièce a été longue et tortueuse, faite d’errances, d’insatisfactions et de ratages nombreux. Trop souvent ma paralysie a été totale, avec l’impression de ne plus rien savoir, de ne plus pouvoir aligner un seul mot, égaré dans cette forêt d’émotions qui envahissait mon cœur et mon esprit.
Puis, les masques sont tombés, les mots ont pris leur juste place, ils disent le mal-être, le trouble, le doute, la peur, la violence, mais surtout l’envie de vivre pleinement et de trouver le chemin vers son bonheur.
Et à présent, ils ne sont plus seulement neuf, ils sont devenus les cents que j’ai rencontrés et les milliers d’autres que je n’ai pas connus, parés de leur éclatante jeunesse, de leurs origines multiples, de leurs couleurs de peaux, de leurs langues, de leurs genres, de leurs rêves, de leur élan et ils affirment avec fierté et joie que sur cette scène leur présence est nécessaire, belle et légitime.
De la trilogie Face à leur destin, cette pièce aura sans aucun doute été la plus compliquée à écrire, car plus qu’une autre, elle parle de ce qui fait de moi l’être humain que je suis. Sans succès, j’ai tenté d’abattre les barrières qui existaient entre eux et moi en recherchant l’adolescent que j’avais été et c’est tout à la fin de notre parcours que j’ai compris qu’aucune frontière ne nous séparait, qu’ils étaient mes pères et mes mères, mes frères et mes sœurs, tout autant que mes enfants. Je n’ai d’autre espoir qu’ils procureront un semblable sentiment à toutes celles et ceux qui viendront les découvrir.
Ahmed Madani
Distribution
avec Aboubacar Camara I Ibrahima Diop I Virgil Leclaire I Marie Ntotcho I Julie Plaisir I Philippe Quy I Merbouha Rahmani I Jean-Baptiste Saunier I Izabela Zak
texte et mise en scène Ahmed Madani
assistant à la mise en scène Issam Rachyq-Ahrad
création vidéo Nicolas Clauss
création sonore Christophe Séchet
regard extérieur chorégraphique Salia Sanou assisté de Jérôme Kaboré
création lumières et régie générale Damien Klein
régie son Jérémy Gravier
costumes Pascale Barré et Ahmed Madani
coach chant Dominique Magloire
administratrice Pauline Dagron
chargée de diffusion et de développement Rachel Barrier
Mentions
Photo crédit Francois-Louis Athénas
production Madani Compagnie
Coproductions
Le Grand T, Théâtre de Loire-Atlantique à Nantes, La MC93 - Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis à Bobigny, Fontenay-en-Scènes à Fontenay-sous-Bois, Le Théâtre Brétigny - Scène conventionnée arts et humanités, L’Atelier à Spectacle - Scène conventionnée d’intérêt national de l’Agglo du Pays de Dreux à Vernouillet (28), La Scène Nationale de l’Essonne - Agora-Desnos, La Maison de la Culture à Amiens - Pôle européen de création et de production, La Comédie de Picardie, Le Vivat d’Armentières, Scène conventionnée d’intérêt national Art et Création, Le Théâtre Les Passerelles à Pontault-Combault - Scène de Paris - Vallée de la Marne, L’Azimut - Antony/Châtenay-Malabry.
Soutiens
La Maison des Arts de Créteil, Le Théâtre 71 – Scène nationale de Malakoff, Le Théâtre de Chelles, Le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, La Maison des Pratiques Artistiques Amateurs à Paris, Le Safran - Scène conventionnée, La Maison du Théâtre à Amiens, Le Théâtre de Poche à Bruxelles, La Mairie de La Courneuve - Houdremont centre culturel.
Le projet bénéficie du soutien de la Fondation SNCF, du Ministère de la Culture (aide au compagnonnage), de la Région Ile-de-France (aide à la création), du Département du Val-de-Marne et du Département des Yvelines, et est réalisé avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.
Ahmed Madani est artiste associé au Théâtre Brétigny - Scène conventionnée arts et humanités, artiste associé à L’Atelier à Spectacle - Scène conventionnée d’intérêt national de l’Agglo du Pays de Dreux (Vernouillet - 28) et Compagnie en résidence à Fontenay-sous-Bois (Fontenay-en-Scènes).
Madani Compagnie est conventionnée par la Région Île-de-France, par le Ministère de la Culture – DRAC Île-de-France.
Elle bénéficie également du soutien du Département de l’Essonne.